Les mots pour le dire

Dans cette drôle de campagne pour les départementales de dimanche prochain, il n’aura donc été question que du Front National. Gauche et droite, pour une fois d’accord, se sont appliquées à mettre le parti de Marine Le Pen au centre du jeu politique. Belle performance !
La palme revient incontestablement à un Manuel Valls que l’on a connu plus inspiré. Ainsi donc, nous dit le Premier Ministre, la République serait en grand danger parce que le FN serait en mesure de faire élire plusieurs dizaines de conseillers départementaux. Diable ! Depuis quand a-t-on peur du suffrage universel ? Où est le scandale démocratique ? Au nom de quelle logique un parti autorisé à se présenter aux élections ne pourrait-il pas avoir d’élus ?
Le chef du gouvernement est tombé à pieds joints dans le piège du discours moralisateur ressassé par les bien-pensants et avec le succès que l’on sait...Voilà trente ans qu’une partie de la classe politique et médiatique culpabilise les électeurs frontistes en agitant la grosse ficelle de la peste brune. Voilà trente ans que le FN ne cesse de progresser dans les urnes...Cherchez l’erreur !
Il est bien sûr légitime et même nécessaire de discuter les idées et les projets du FN. Cela s’appelle le débat démocratique. Encore faut-il le faire avec les bons arguments et, surtout, avec les mots appropriés.