Élevage : sur la piste aux étoiles
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 30 septembre 2024
Une robe blanche dissimulant mal une grosse masse de muscles, 1 375 kilos sur la bascule, se laissant guider aussi docilement qu’un agneau : voici « Orléans », taureau de race charolaise élevé au pré dans le Berry, qui fait son entrée au « Sommet de l’élevage » à Cournon en Auvergne. Chaque automne, ce rendez-vous annuel est à la filière agricole ce que le Festival de Cannes est au cinéma. Comme « Orléans », les stars de toutes les races bovines, ovines, caprines ainsi que les chevaux vont créer pendant cinq jours la plus belle ferme de France !
Bien qu’ouvert au public, ce salon reçoit surtout des professionnels et, contrairement à Paris, l’on peut se balader sans se bousculer dans les larges allées sous les différents hangars situés près du Zénith de Clermond-Ferrand.
Presque huit hectares d’espaces aménagés pour recevoir 1 700 exposants, 20 000 animaux de 70 races différentes venus de 35 pays. Les bêtes vont passer individuellement ou par lots sur l’une des pistes de présentation. Elles y seront jugées pour leurs qualités qui fait aussi… leur prix de vente. Un vrai show, avec circuit de télévision interne, commentaires, projecteurs et, au bout de la représentation, le très convoité ruban bleu blanc rouge accordé aux plus beaux spécimens.
« Pour nous, c’est un investissement important » explique Jean-Baptiste, éleveur à la tête d’un troupeau de 500 charolaises. « On s’est beaucoup inquiété cette année avec la situation sanitaire et nous avons craint jusqu’au dernier moment une annulation ». Il n’en a rien été, heureusement.
Tout particulièrement à l’honneur, les concours des 400 vaches Salers pour la viande et des 60 Simmenthal pour le lait. Et aussi les prix des meilleurs produits transformés à la ferme.Situé au cœur de l’Auvergne, ce salon de « l’élevage durable » a invité cette année le Kazakhstan qui dispose de davantage de terres arables que la France et l’Allemagne réunies. Ce pays est aussi le premier producteur d’ovins en Asie centrale : l’occasion de lier des liens professionnels et commerciaux…
« L’agriculture et l’élevage sont souvent attaqués pour de mauvaises raisons. Pourtant, en France, notre élevage basé sur une production à l’herbe n’a jamais été aussi vertueux et responsable » assure Jacques Chazalet, éleveur et président du salon. L’excellence du savoir-faire tricolore attire les professionnels européens, d’Afrique et d’Amérique du sud jusque sur ces pentes du Massif Central. Pour leurs activités, 67% des agriculteurs utilisent des nouvelles technologies « significatives » comme des objets connectés, des caméras, GPS, drones ou images satellite.Cette visite vous a fatigué ?
Rendez-vous dans le hall des restaurants, juste après les espaces dédiés aux (énormes) machines agricoles. Rien de tel qu’une saucisse-aligot ou toute autre spécialité goûteuse et paysanne pour se requinquer !