Asie : dangereux poker

Asie : dangereux poker menteur autour de la Corée du Nord

Provocations, gesticulations, menaces... La tension est montée d’un cran avec Pyongyang, puissance nucléaire, dont la paranoïa menace la paix dans cette région.

Le contexte

Enfermée dans sa paranoïa, la Corée du Nord dirigée par le sympathique Kim Jong-un multiplie depuis quelques mois les provocations en effectuant des tirs de missiles et des essais atomiques, ce qui n’est pas très prudent lorsque l’on a pour voisins les Russes, les Chinois et, juste "en face", le Japon, allié des États-Unis qui ont de gros intérêts financiers dans cette région.

Un garçon sympathique

Digne successeur de son père, Kim Jong-un s’est illustré en faisant assassiner son demi-frère, tombé en disgrâce, au début du mois de février en Malaisie : deux femmes l’ont aspergé d’un spray mortel dans l’aéroport de Kuala Lumpur. Son régime autocratique ne s’embarrasse pas de sentiments, tout individu suspecté de déviance étant "mis à l’écart" (le numéro deux
du régime a déjà été liquidé).

Chaud bouillant !

Les facéties militaires de la Corée du Nord interviennent en violation des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU. Celui-ci considère cette région comme une poudrière, avec des relations déjà tendues entre le Japon et la Chine. Cette dernière revendique la propriété de quelques îlots perdus, pour lesquels elle n’a pas hésité à envoyer des navires de guerre éperonner des bateaux japonais qui croisaient à proximité. Tout cela sous le regard de Vladimir Poutine, qui dispose à quelques centaines de kilomètres seulement du port militaire de Vladivostok...

Puissances atomiques

Chine, Russie, Corée du Nord, États-Unis... Chacune de ces puissances militaires maîtrise l’arme atomique et ce n’est pas rassurant de les
voir barboter dans le même marigot... Alors que Barack Obama est resté d’une prudence de sioux, Donald Trump vient de franchir un pas en annonçant l’envoi dans la région d’un groupe aéronaval...

Gesticulations

Le porte-avions nucléaire Carl Vinson, deux destroyers et un croiseur lance-missiles US seraient en route pour rejoindre deux bâtiments japonais déjà sur zone. La réponse de Pyongyang n’a pas tardé : une menace de couler "d’une seule frappe" le porte-avions américain...

Infos, intox...

Trump montre ses muscles, mais des doutes subsistent encore sur la destination réelle de son armada puisque des sources indiquent que son groupe aéronaval doit effectuer des manœuvres avec les Australiens.
Poker menteur ?

Anniversaire et manœuvres

Alors que la Corée du Sud, alliée des États-Unis, fait le dos rond, Kim Jong-un assure être en mesure de toucher les côtes américaines avec ses missiles de croisière et de répondre "par une guerre totale" en cas d’agression. Chaque printemps, les tensions s’avivent car les marines US et sud-coréennes effectuent des manœuvres "de printemps" qui coïncident avec l’anniversaire de la création du régime totalitaire, d’où une rhétorique agressive de Kim Jong-un. Des propos belliqueux jusqu’à présent - et heureusement - jamais suivis d’actes concrets, le dictateur s’attachant surtout à assurer la pérennité de son régime...

Chinois et Russes restent dans l’ombre

Les personnalités imprévisibles de Kim Jong-un et de Donald Trump inquiètent les diplomates qui craignent un subit coup de colère aux conséquences imprévisibles. Ce sont les Chinois qui modèrent le jeu,
en exerçant des pressions "amicales" sur leur allié velléitaire et encombrant.
La Russie, elle, n’a pas bougé pour l’instant mais sa puissance militaire - et sa proximité - sont à prendre en compte dans ce contexte qui demeure explosif.

deconnecte