Restauration des herbiers

Restauration des herbiers de posidonies : la zone de l’écomusée sous-marin de Cannes en première ligne

Sélectionné pour accueillir l’expérimentation du programme « PRIME » (Posidonia Restoration Initiative for a Resilient Mediterranean Ecosystem), le site de l’écomusée cannois, installé en 2021 au sud de l’île Sainte-Marguerite, va devenir le théâtre d’une initiative ambitieuse menée par l’association NaturDive. Ce projet prévoit la replantation de 3 000 m² d’herbiers de posidonie sur trois ans (1 000 m² par an), avec un suivi écologique s’étendant jusqu’en 2031. Il s’agit de l’une des opérations les plus importantes de ce type en France.

Un chantier écologique d’envergure

Le programme repose sur la replantation de fragments de posidonies « en épave », c’est-à-dire des fragments arrachés naturellement par les tempêtes ou mécaniquement par des ancres. Dès la mi-septembre 2024, le premier chantier mobilisera quatre plongeurs pour une période de six semaines. Le projet bénéficie du soutien financier du Fonds de Dotation Cannes, à hauteur de 60 000 euros.

L’opération devrait accélérer la recolonisation de l’écomusée par les herbiers de posidonie et contribuer à enrichir la faune et la flore locales. Espèce protégée et endémique de la Méditerranée, la posidonie joue un rôle essentiel dans l’écosystème côtier  : elle produit 14 à 20 litres d’oxygène par mètre carré chaque jour, offre un abri aux poissons, purifie l’eau, fixe le carbone et atténue la houle. De plus, ses feuilles mortes, échouées sur les plages, aident à protéger les côtes contre l’érosion.

Un site autrefois dégradé en pleine renaissance

L’écomusée sous-marin de Jason deCaires Taylor, projet de mandat de David Lisnard, est installé dans une zone autrefois dynamitée par EDF en 1992 pour la pose d’un câble électrique, et très fréquentée par les bateaux. Grâce aux efforts de la Mairie de Cannes, qui a multiplié par quatre la zone d’interdiction de mouillage des navires et l’a balisée toute l’année, le site est désormais entièrement sanctuarisé, permettant une nouvelle croissance de la biodiversité marine.

En outre la superficie de la zone d’interdiction de mouillage passera de 7 000 m² en 2021 à 43 217 m² d’ici fin 2024.
Dans le cadre de cette politique environnementale, la Mairie de Cannes agrandit également la Zone Interdite aux Engins Motorisés (ZIEM) pour la porter à 43 217 m². Cette extension, d’un coût de 23 000 € HT, vise à renforcer la protection de l’écomusée et des herbiers de posidonie.

Premiers résultats encourageants pour la biodiversité marine

Chaque année, un suivi scientifique est réalisé sur l’écomusée. Malgré son jeune âge, le récif artificiel présente déjà des signes positifs de colonisation : lors de la plongée de juin 2024, il a été constaté que les sculptures sont entièrement recouvertes d’organismes marins, principalement des algues structurantes. Ces dernières jouent un rôle crucial pour l’accueil d’une faune diversifiée.
Concernant les poissons, 24 espèces ont été identifiées, avec en moyenne 8 espèces par sculpture, contre 15 espèces répertoriées en 2023. Les poissons profitent des cavités des statues et de l’espace situé sous les socles pour se nourrir, se protéger, se reproduire et élever leur progéniture.
Le suivi écologique a également confirmé la bonne santé des herbiers de posidonie à proximité de l’écomusée et dans l’ensemble de la zone protégée. Un fort taux de recouvrement et une densité foliaire en progression par rapport à l’année précédente ont été observés. Le rapport issu de la dernière plongée atteste de la plus-value écologique de l’écomusée cannois. Les scientifiques estiment que la biodiversité continuera à se développer, la stabilisation d’un peuplement autour d’un récif artificiel prenant généralement une dizaine d’années.
Le maire David Lisnard précise que cette "initiative à forte plus-value écologique est une illustration concrète de notre volontarisme environnemental et complète les nombreuses actions pragmatiques déployées par la municipalité telles que l’implantation de corps-morts écologiques dans le chenal traversier des îles de Lérins, la pose de filets anti-déchets en sortie des vallons, le clapage des posidonies ou encore l’installation de nurseries à poissons..

Photo de Une ; Une vue de l’Ecomusée JDCT en juin 2024 : le récif artificiel présente déjà des signes positifs de colonisation © Stéphane Jamme

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