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Cagnes-sur-Mer : Le succès des jardins potagers en ville

Depuis 2012, la ville de Cagnes-sur-Mer offre à ses habitants la possibilité de louer des parcelles de terre cultivable : des jardins familiaux. Devant le succès des premiers jardins, la ville a décidé l’ouverture de parcelles supplémentaires dès la fin de l’année 2015. Une démarche écologique qui connaît un franc succès et fait renaître la fibre verte des citadins.

Produits biologiques, retour au « made in local », vague du « Do It Yourself »… De plus en plus, les citadins revendiquent leur envie d’espaces verts et de nature. C’est dans l’optique de permettre à des personnes résidant en ville d’avoir un terrain pour y cultiver des produits sains nécessaires à leur consommation que sont nés les jardins familiaux. Selon la définition du Code rural, les jardins familiaux sont « des terrains divisés en parcelles affectées à des particuliers pratiquant le jardinage pour leurs propres besoins ou ceux de leur famille, à l’exclusion de tout usage commercial ». A Cagnes-sur-Mer, dès 2012, le sénateur maire Louis Nègre s’est engagé dans une politique de jardins familiaux, afin de favoriser le maintien de terres agricoles dans les zones urbanisées et de sensibiliser les habitants au développement durable. « C’est ainsi qu’en 2012, nous avons acquis un terrain de 3.277 m2 au chemin des Salles que nous avons retourné, labouré puis découpé en 36 parcelles qui ont tout de suite trouvé preneurs », raconte Corinne Guidon, adjointe au maire, déléguée à l’environnement et aux espaces verts.

Potagers urbains

D’une superficie d’environ 50 m2, chaque parcelle est livrée avec un cabanon de 2m2 pour y ranger ses outils, une arrivée d’eau disposant d‘un compteur individuel au tarif agricole et d’un composteur pour faire son terreau en recyclant ses déchets. Car les jardins familiaux sont aussi un moyen pour la ville d’impliquer les cagnois dans la préservation de leur environnement : pratiquer un jardinage le plus respectueux possible de la planète en cultivant exclusivement selon les principes de l’agriculture biologique, interdire les pesticides et les produits chimiques de synthèse ou encore s’initier au compostage. Vigne, framboise, piment d’Espelette, melon, salade… On peut tout cultiver, à condition que ce soit selon les principes de l’agriculture biologique.
Une aire de convivialité est également aménagée afin de créer du lien social entre les jardiniers en herbe et leur permettre de se retrouver pour pique-niquer ensemble.

Des carrés convoités

L’opération rencontre très vite un vif succès, si bien qu’on compte plus de jardiniers sur liste d’attente que de jardiniers lotis. Soixante-dix cagnois sont à ce jour en attente d’une parcelle. « Les parcelles sont attribuées par date d’arrivée du courrier en mairie, explique Corinne Guidon. Pour l’heure, nous sommes en train d’attribuer des parcelles suite à des courriers parvenus en février 2012 ! ». Les parcelles sont attribuées à vie : une convention renouvelable est signée tous les trois ans environ entre la ville et le locataire qui paie pour la location de sa parcelle 5 euros par mois (soit 60 euros par an).
« Fort heureusement, il existe un certain turn-over entre les personnes qui déménagent et celles qui mettent fin à leur contrat car elles se rendent compte qu’elles n’ont pas assez de temps pour s’occuper de leur potager, avance l’adjointe au maire. Le travail de la terre est un travail pénible, qui demande beaucoup d’efforts et de disponibilité, donc ce n’est pas toujours évident de le concilier avec une activité professionnelle et sa vie familiale ».
Devant un tel engouement, la ville vient d’acquérir un nouveau terrain de 1.300 m2 classé en zone agricole dans le quartier du Val de Cagnes. Quinze nouvelles parcelles devraient ainsi être livrées avant la fin de l’année 2015, ce qui portera le nombre total de jardins familiaux à cinquante-deux !
En contrepartie de cet investissement financier conséquent pour Cagnes-sur-Mer, à hauteur de 400.000 euros pour l’aménagement des deux sites, les locataires doivent respecter un règlement drastique en matière d’entretien et de culture. Les jardins restant une propriété de la ville, les animaux, les piscines, les barbecues et les eaux stagnantes sont rigoureusement prohibés et la ville veille à ce que les règles du bon usage des jardins et de savoir-vivre soient respectées par tous les usagers.
Les jardins familiaux ont également une vocation pédagogique : les écoles viennent en effet les visiter. Pour Corinne Guidon, « il est important de pouvoir montrer aux plus jeunes ce que représente le travail de la terre : le sens de l’effort, le goût de la culture, la satisfaction d’avoir fait soi-même pousser ses produits… ». Une véritable leçon de vie.

Photo de Une : © Cagnes sur Mer

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