Comment Orange veille à la curiosité technologique de ses collaborateurs
- Par Sébastien Guiné --
- le 21 juin 2024
Les « code rooms », dont l’objectif est de vulgariser en interne le code et le numérique, ont retrouvé de l’allant depuis le Covid, sous l’impulsion d’un coordinateur passionné.
- Thomas Chappe ©DR
Un géant peut aussi être agile. Il y a bientôt 10 ans, Orange a donné naissance à plusieurs « code rooms » à travers la France afin de libérer la créativité de ses équipes, avec toujours en ligne de mire l’objectif d’améliorer la qualité de service à l’intention de ses clients. L’idée est à l’époque de « créer un espace de respiration, un lieu dans lequel on peut incarner la ‘software culture’ et l’innovation », se souvient Thomas Chappe, ingénieur informaticien de formation et, depuis un an, référent et animateur des communautés du logiciel (software) pour Orange. « Il faut que ce soit chaleureux, ouvert, convivial, que les gens puissent s’exprimer librement, avoir des idées, les partager, les construire, les prototyper. Mais il faut que tout cela soit lié, de près ou de loin, à la notion de logiciel », ajoute celui qui a mis sur les rails la code room locale, à Mougins, en compagnie de Yann Delmare, designer informatique.
Pour Thomas Chappe, ces « code rooms » ont bien fonctionné, jusqu’à la crise sanitaire. « Il y avait peu de membres actifs mais ils constituaient un noyau dur. C’était des mordus et ils ont permis de faire émerger un certain nombre de projets, d’innovations, de prototypes, de gadgets… Il y avait beaucoup de veille technologique également. On a eu une imprimante 3D et, en 2016, un casque de réalité virtuelle. Personne n’en avait, il y avait la queue à l’entrée ».
« La flamme est encore là »
- ©S.G
Thomas Chappe, qui bouillonne d’idées et de projets, tient particulièrement à ces espaces dédiés à l’innovation et il a récupéré en janvier leur pilotage au niveau national pour le groupe. « C’est à moi de montrer la valeur qu’elles ont et que, post-covid, ces code rooms ont encore du sens, même si les technologies ont bougé, tout comme les enjeux sociétaux. Nous sommes très attendus sur la qualité de service, sur l’efficacité, et les métiers du logiciel ont beaucoup de choses à apporter sur ce terrain-là », poursuit Thomas Chappe, intarissable sur le sujet. Les code rooms ont permis de déboucher sur du concret, en faisant émerger au sein d’Orange des méthodes de travail et des services. Et elles répondent à un aspect majeur de la stratégie globale du groupe : celui d’acculturer un maximum les équipes au changement. Elles représentent un complément idéal aux différentes formations proposées. Thomas Chappe croit dur comme fer à la pérennité des code rooms. « Je sens que la flamme est encore là. Elles sont complètement spécifiques. Le cadre, qui date d’il y a 8 ans, était relativement vaste. Dans certaines il n’y a que du code, dans d’autres quasiment que du fab lab. D’autres sont entre les deux ». Preuve de l’effervescence qui agite le groupe dans les Alpes-Maritimes, un « lab éphémère » a pris place pendant quelques semaines sur le nouveau grand site de Biot. Un succès pour Thomas Chappe, qui a qualifié l’expérience « d’énergisante ». « J’ai rencontré des gens. Pour les ateliers que j’ai animés, j’ai eu plus de monde que ce que j’avais imaginé et j’ai eu des questions plus pointues que ce que j’avais imaginé. J’ai eu de beaux succès et de beaux éclats de rire. Beaucoup m’ont dit : Je m’en faisais un monde mais en fait c’est super intéressant et c’est super facile ». Et, le plus important pour un animateur de communautés : « J’ai créé du lien ».