À chacun sa chansonnette...
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 13 septembre 2024
Comme on sait qu’en France tout finit par des chansons, anticipons la nomination du prochain gouvernement pour dérouler notre petit hit-parade.
Le matin, en se rasant et en imaginant les difficultés de sa journée à venir, le nouveau et sans doute provisoire Premier ministre doit chanter du Maurice Chevalier : « Dans la vie faut pas s’en faire, moi je ne m’en fais pas, toutes ces petites misères, seront passagères, tout ça s’arrangera ». Espérons pour Michel Barnier qu’il n’a « pas un caractère à s’faire du tracas »...
Adoubée par le Nouveau Front Populaire, mais à l’évidence privée de toute possibilité de majorité même très relative, Lucie Castets sifflote sûrement du Charles Aznavour dans sa salle de bain car elle se voyait « déjà en haut de l’affiche ». Pour le moment c’est raté, et elle reste en réserve de la République en contemplant « ce complet bleu qu’était du dernier cri » qu’elle « fit faire chez le tailleur le plus chic » mais qui ressemble aujourd’hui plutôt à une jolie veste.
Tout prêts à se sacrifier pour la France, Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve s’apprêtaient à « allumer le feu » dans les cheminées de Matignon mais leurs candidatures de rassemblement n’ont d’abord pas convaincu... leurs amis dans leur propre camp respectifs. LR canal historique et le PS ont tout fait pour torpiller ces deux figures politiques qui se demandent maintenant en se regardant dans la glace : « quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? ».
En annonçant qu’il votera la censure du futur gouvernement, l’ancien président de la République François Hollande a chaussé de bons gros sabots corréziens en arguant que Barnier serait soutenu par la droite (logique) et l’extrême droite (ce qui reste encore à démontrer, et jusqu’à quand ?). De là à esquisser une bourrée à Ussel au son de l’accordéon, il n’y avait qu’un pas (de danse) que Hollande a franchi sans barguigner.
Éric Ciotti, vilipendé par ses anciens compagnons LR, persiste et signe dans son rapprochement avec le Rassemblement national. Sur son grammophone, il a placé un 78 tours d’Édith Piaf : « Non, rien de rien, non je ne regrette rien ». En attendant de voir « la vie en rose » et d’être « emporté par la foule », le député azuréen se prépare aussi pour les municipales à Nice.
On ne reprochera ni à Rachida Dati ni à Ségolène Royal de manquer l’occasion d’une petite phrase qui fâche ou d’être candidate à un poste important de la République. Habituées des ministères et des ors des palais, elles fredonnent en chœur « C’est si bon... ».
Quand Sandrine Rousseau rêve de nos déplacements dans les villes d’où les voitures sont repoussées par la disparition des places de stationnement et les diverses interdictions de circuler, c’est bien sûr « à bicyclette » qu’elle nous imagine. D’autres Verts garantis grand teint vont eux entonner à Noël « Mon beau sapin en plastique », version modernisée de la ritournelle de Tino Rossi, depuis qu’il est devenu politiquement incorrect d’installer un arbre naturel pour les fêtes.
Terminons par le président Macron pour signaler qu’il a découvert dans la collection de disques de son épouse les plus grands tubes de Gilbert Bécaud. Il déteste, paraît-il, « l’important c’est la rose » mais se passe en boucle : « et maintenant, que vais-je faire de tout ce temps que sera ma vie ? ».